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La Bouche Ouverte : Le blog politique de Rémi Froschard
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  • Une bouche ouverte à travers la toile avec au programme : les mots des maux et les maux des mots. Parce que l'esprit critique doit être consommé sans modération, j'en profite avant que l'on ne puisse pas.
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25 mai 2007

Le "Malaise jeune"

    Deux adolescentes se suicident en même temps en Corse...L'affaire fait la Une ! Partout ! Comme si on découvrait le phénomène. Depuis de longues années, on assiste à une campagne excessive sur au sujet de la sécurité routière et des jeunes. Pourtant, le suicide qui est la deuxième cause de mortalité reste tabou !
On n'ose pas en parler, tant l'éthique catholique est encore ancrée.

Le nouvelobs nous donnes ces chiffres :

 

 

 

- Pour les 15-19 ans, 600 suicides étaient comptabilisés chaque année, d'après les chiffres du ministère de l'enseignement scolaire, en 2003.
- Pour les adolescents et jeunes de 15 à 25 ans, le nombre de suicides a baissé depuis 1993, passant de 966 à 621 en 2004 (-36%). Une baisse à mettre en relation avec la création de structures spécifiques à cette tranche d'âge, comme les "maisons des adolescents", alliant le soin à l'écoute.

 

 

 

    Le suicide-jeune diminue, grâce à l'action des pouvoirs publics depuis 1993. Avec la restriction budgétaire annoncée récemment, doit-on imaginer que les financements des maisons des adolescents et des centres d'écoutes soient à leur tour restreints ?
    Si le suicide diminue, les tentatives de suicides sont toutes aussi nombreuses et elles traduisent de façon apparentes le "malaise jeune" qui laisse présager un malaise sociétal à long terme. Le "malaise jeune" s'exprime dans la peur de l'avenir, l'incertitude après l'échec, le doute sur soi-même et son futur.
    En reprenant Klapisch, nous, Jeunes, "nous ne savons pas encore ce que nous voulons, mais nous commençons à savoir ce que nous ne voulons pas". On peut ainsi imaginer l'adolescence comme une balance instable. Tout les spécialistes le disent d'ailleurs. Si jamais "ce que nous voulons pas" devient trop lourd, nous tombons. Plus lourd est notre rejet, plus dur est de nous relever. Ceux qui ne se relèvent pas restent à terre et à ce moment, la vulnérabilité est plus forte.

 

   La solution n'est pas seulement le suicide, mais aussi la "TS", tentative de suicide, signal qui parait pourtant comme moins fort. Celui qui fait une TS désire s'en sortir d'une certaine façon, mais il ne peut trouver la solution qu'en appelant au secours. Le "monde des adultes" doit alors aider l'individu, le prendre en main, l'accompagner. D'autres solutions peuvent apparaître dans la situation de vulnérabilité : la drogue, l'alcool (dont la consommation des jeunes est relativisée par les pouvoirs publics alors qu'elle est alarmante), la violence aux autres, la violence à soi-même (scarification)

 

 

Le malaise, il est de plusieurs ordre :
- Malaise social : Dans notre société, on a de plus en plus de mal à trouver sa place, à s'insérer dans une vie routinière. L'avenir parait instable, pourquoi trouver une place ? L'individu refuse de trouver sa place dans la hiérarchie proposée. C'est la peur de grandir, de franchir le pas. De passer du collège au lycée puis du lycée à la fac, ou au monde du travail
- Malaise affectif : On assiste aujourd'hui à un déclin du lien familial, d'où un repli sur soi-même. Avec l'allongement absolu du temps de travail, c'est à dire une absence plus grande du domicile familial des deux parents (féminisation, éloignement du lieu de travail). A 15 ans, on considère souvent les amis comme plus importants de la famille. Le référent n'est plus le père, la mère ou le grand frère, çà devient la copine-qui-peut-sortir-le soir, ou le copain-qui-est-plus-agé-que-moi. L'influence de référents est donc plus forte et c'est celui qui parait alors comme celui qui donne le plus d'amour qui prime.
-Malaise scolaire : Désorientation, méthodes trop changeantes, classe surchargée, élèves peu valorisées...
-Malaise repère : Autrefois, les repères changeaient sur une génération. Aujourd'hui, les repères évoluent vite, très vite. Télévision ultraviolente, programmes abrutissants, mise en valeur du corps...

 

Le constat est là : il ne fait pas bon vivre en étant jeune aujourd'hui, malgrès le confort (surconfort, dont bénéficie la majorité)

 

 

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Commentaires
R
un petit texte rédigé à envoyer aux individus susceptibles de TS : http://www.barbery.net/psy/suicide/lisezceci.htm
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