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La Bouche Ouverte : Le blog politique de Rémi Froschard
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  • Une bouche ouverte à travers la toile avec au programme : les mots des maux et les maux des mots. Parce que l'esprit critique doit être consommé sans modération, j'en profite avant que l'on ne puisse pas.
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28 juin 2007

C'est çà la république

    Aujourd'hui, République se voit souvent opposée à Démocratie du fait d'un parti dit démocrate et dit républicain outre manche. L'idéal républicain et démocratique est pourtant loin dans ce pays qui a toujours préféré la liberté à l'égalité.

    La république, c'est le mouvement d'un individu vers "nous", et le mouvement de "nous" vers l'individu. La république, c'est la chose publique. Chose qui longtemps a été loin de moi. En lisant Vallès, je comprends un peu mieux.  Se battre pour "avoir", se battre pour "être", c'est d'abord se battre pour "avoir" et "être" parmi les autres

    Aujourd'hui, l'esprit républicain se résume en un hymne, un drapeau qui claque et qui fait bander le peuple. L'esprit républicain n'existe plus en ces temps où les entreprises sont un antre de l'esclavage moderne, où l'école sert tout d'abord à avoir un métier et "réussir" et devenu un objectif dans les sociétés modernes.

    L'épanouissement personnel et le bien-être devient la nouvelle idéologie destructrice. On pense que son être seul est important et que chacun doit jouir de sa position sociale et doit "s'épanouir" pour réussir. Le peuple est ainsi masse car il n'est en mouvement que vers un seul but : son interêt privé.

    Là est l'opposition constante avec la république. La République, c'est le lieu de l'égalitarisme, le lieu où chacun se vaut, sans faire d'effort, sans tuer au travail. La république, c'est la paresse ? Non, du tout. La république, c'est le lieu où chacun devient ce qu'il est grâce au contact de l'autre. La république, permet de penser individuellement, de se faire un avis personnel qui n'est pas imposé par la masse. Penser la même chosue que son voisin, que son quartier, son village ou son pays ? La réalité républicaine ne peut s'imposer dans ce contexte.

    La république est un mouvement constant, renforcé par l'éducation principalement, l'ouverture à l'autre et l'esprit critique. Et je renvois alors à la lettre de Jules Ferry écrit à la rentrée où se mirent en place les dîtes lois. Jules Ferry est contestable sur de nombreux points. Partisan de la Patrie, favorable à l'expansion coloniale et opposant à la Commune, Ferry est rattrapé par son milieu social. Mais son engagement pour la république et notamment l'école républicaine ne doit pas être oublié


«Monsieur l'Instituteur,

 

L'année scolaire qui vient de s'ouvrir sera la seconde année d'application de la loi du 28 mars 1882. Je ne veux pas la laisser commencer sans vous adresser personnellement quelques recommandations qui sans doute ne vous paraîtront pas superflues, après la première expérience que vous venez de faire du régime nouveau. Des diverses obligations qu'il vous impose, celle assurément qui vous tient le plus au cœur, celle qui vous apporte le plus lourd surcroît de travail et de souci, c'est la mission qui vous est confiée de donner à vos élèves l'éducation morale et l'instruction civique : vous me saurez gré de répondre à vos préoccupations en essayant de bien fixer le caractère et l'objet de ce nouvel enseignement ; et, pour y mieux réussir, vous me permettrez de me mettre un instant à votre place, afin de vous montrer, par des exemples empruntés au détail même de vos fonctions, comment vous pourrez remplir, à cet égard, tout votre devoir, et rien que votre devoir.

 

La loi du 28 mars se caractérise par deux dispositions qui se complètent sans se contredire : d'une part, elle met en dehors du programme obligatoire l'enseignement de tout dogme particulier ; d'autre part, elle y place au premier rang l'enseignement moral et civique. L'instruction religieuse appartient aux familles et à l'église, l'instruction morale à l'école. Le législateur n'a donc pas entendu faire une œuvre purement négative. Sans doute il a eu pour premier objet de séparer l'école de l'église, d'assurer la liberté de conscience et des maîtres et des élèves, de distinguer enfin deux domaines trop longtemps confondus : celui des croyances, qui sont personnelles, libres et variables, et celui des connaissances, qui sont communes et indispensables à tous, de l'aveu de tous. Mais il y a autre chose dans la loi du 28 mars : elle affirme la volonté de fonder chez nous une éducation nationale, et de la fonder sur des notions du devoir et du droit que le législateur n'hésite pas à inscrire au nombre des premières vérités que nul ne peut ignorer. Pour cette partie capitale de l'éducation, c'est sur vous, Monsieur, que les pouvoirs publics ont compté. En vous dispensant de l'enseignement religieux, on n'a pas songé à vous décharger de l'enseignement moral : c'eût été vous enlever ce qui fait la dignité de votre profession. Au contraire, il a paru tout naturel que l'instituteur, en même temps qu'il apprend aux enfants à lire et à écrire, leur enseigne aussi ces règles élémentaires de la vie morale qui ne sont pas moins universellement acceptées que celles du langage ou du calcul. [...]»

Circulaire connue sous le nom de "lettre aux instituteurs" 17 novembre 1883


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